Dans nos esprits fourmille la vie. Idées, pensées, réflexions et tant d’émotions qui foisonnent. Qui foisonnent et se côtoient, positives ou négatives. Un tir à la corde sans fin pour garder un équilibre. Dans nos esprits les êtres qui nous sont chers, que l’on aime et qui nous soutiennent, nous entraînent dans la bonne direction et nourrissent les émotions que nous ressentons.
Des rencontres qui viennent bâtir un futur, qui nous construisent, qui deviennent des piliers. Mais comment réagir face à la perte ou au départ de personnes qui nous sont chères, que l’on aime.

Dans ma tête, ce sont des piliers qui tombent. Laissant des ruines dans mon esprit, dans mon être. Des pans de murs qui s’effondrent, laissant des souvenirs vagues de ce qui était avant. Des souvenirs qui se dispersent avec le temps. Des images, des pensées de ce temps passé qui s’effritent, se font plus rares. Souvenirs d’un rire, d’un sourire d’une chaleur réconfortante. Des images, des sons, des odeurs qui s’évanouissent.
Pourtant, toujours, il reste des traces. Des ruines qui nous rappellent ce qui était. Des pierres bien solides qui restent en témoignage de ce qui a été. Bien solides mais tellement seules.

C’est ainsi que dans ma tête naquit un cimetière, un cimetière qui grandit au fil de la vie. Des étendues de souvenirs qu’il faut entretenir. Chaque pierre étant gardienne de moments passés, d’amitiés, d’amours. Lorsqu’ils comptent vraiment, ces moments privilégiés influent sur le quotidien. Il fait bon, souvent, de revenir flâner dans les environs. Ces pierres de vie m’accompagnent chaque jour et me permettent aussi d’en construire de nouvelles. Des nouvelles pierres qui contiennent les principes et les valeurs que je veux garder et qu’ainsi j’inscris dans mon quotidien.
Alors, de nouvelles fondations font surface. Basées sur des choix personnels qui je le sais seront présents tout au long de l’existence. Aussi, perte après perte, il faut reconstruire. Reconstruire certes mais avec le temps les premières pierres sont scellées plus rapidement. Elles sont inscrites en moi et grâce à elles, les murs montent de plus en plus haut. Des murs qui protègent de toutes les choses négatives auxquelles je ne veux pas penser. Contre lesquelles je veux me battre et combattre sans jamais me laisser abattre. Mais parfois, quand ces choses s’imposent, je vagabonde dans les méandres de mon cimetière, revoyant ou repensant de-ci de-là à ce qui me renforce. Un cimetière peut sembler bien triste, mais le mien, celui que j’ai dans la tête est plein de vie. Il foisonne d’espoirs et laisse entrevoir tellement de futurs. C’est un cimetière où il fait bon vivre, avec le temps. Oui, entourée des souvenirs de tous ceux qui me sont chers et dont je n’ai gardé que le meilleur, je peux me reposer et m’apaiser. Ces voyages dans mon esprit font naître un sourire, un regain de vitalité. Chaque rencontre qui se termine là-bas me permet au quotidien d’avancer et de garder le sens de la vie que j’ai choisie.

Toutes ces personnes qui nous manquent, que l’on pleure, que l’on a pleuré et l’on pleurera encore, finiront par nous rendre plus forts. Et ainsi, toujours dans nos cœurs, toujours dans nos têtes, elles nous accompagnent.

Wyvare
25/03/2020

 

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