Découvrez les textes créés par l’atelier d’écriture de la médiathèque de Leuville.

Le thème de l'atelier d'écriture du 9 avril 2022 est "Sans peur et sans reproche".

"Choisir dans un premier temps 7 antonymes du mot peur, puis 7 antonymes du mot reproche. Puis d'écrire deux textes contenant les mots choisis, "sans peur" d'abord, puis "sans reproche", deux textes en miroir, ayant un lien entre eux, de manière à composer un texte en 2 parties, "Sans peur et sans reproche"."

 

Sans peur sans reproche - Christine

Joyeux est né calme tout comme ses parents paraissent paisibles. La jeune sage-femme les observe, surprise. Une forme de sérénité émane de leur trio. La maman ne semble pas étonnée d’avoir mis au monde un petit homme dont les traits laissent transparaitre la joie. Son bien-être s’observe déjà dans sa posture, jambes arquées, petits bras lancés, poings à demi-clos, sourire aux lèvres, yeux en mouvements détendus. Il est beau, ils sont beaux. Elle recule alors à petits pas pour les laisser à leur tranquillité toute neuve.

Joyeux est né dans une communauté ou chaque enfant est entouré, aidé, guidé. Les adultes sont présents pour les accompagner sur leur chemin de vie. Ils sont très vigilants à leur épanouissement personnel. Leur objectif est de les stimuler en douceur avec bienveillance. Cependant, la vie n’a jamais fait de distinction et apporte son lot d’épreuves à tous, mais chacun d’entre eux trouve toujours une écoute et une attention particulière prête à les conforter. Les compliments font partie intégrante de leur éducation. Le leitmotiv de leur congrégation : « Pour être heureux, soyons heureux ! »

Christine T.

 

Sans peur et sans reproche - Jacqueline

Je me souviens… j’étais une petite fille craintive. J’avais 12 ans. Mon école était une école « de dans le temps », avec des classes silencieuses, des professeurs à baguette vive et mots cinglants. Un directeur en blouse blanche très sévère. Une grande cour bétonnée. Un préau à stature impressionnante.

Elle est arrivée deux mois après la rentrée et s’est assise près de moi. Sa peau était noire comme l’ébène. Il se murmurait dans son sillage qu’elle avait fui un pays de guerre et d’atrocités. Son regard se projetait souvent bien au-delà des dangers et était d’un autre âge que le sien, mais paradoxalement il était si paisible…

Elle m’a immédiatement captivée. Sa démarche chaloupée la faisait paraître cool. À entendre sa voix profonde et veloutée répondre calmement au professeur, je me sentais rassurée de tout. Je me disais que pour avoir acquis ce niveau de sérénité elle avait dû tomber tout au fond de son âme.

Alors je décidai de m’imprégner désormais de son exemple, de chasser les minuscules démons qui polluaient ma vie et d’aborder mon futur en totale insouciance.


J’ai grandi et j’ai conduit ma vie d’adulte avec le sourire et la considération d’autrui en porte drapeau. Ces sésames m’ont ouvert des portes. Sur mon chemin j’ai glané des encouragements, puis des compliments. Je n’ai oublié aucun remerciement pour l‘aide qu’on me fournissait et j’ai roulé ma bosse.

J’ai assez bien réussi dans ma carrière et j’ai obtenu quelques félicitations, voire même des congratulations. J’ai laissé volontiers les éloges à d’autres plus méritants ou plus acharnés.

En parallèle, j’ai fondé une petite famille très zen.

Ma plus grande fierté c’est d’être toujours restée fidèle à moi-même dans les tourmentes comme dans les succès.

Certains soirs, il m’arrive de me regarder dans le miroir et de voir apparaitre dans mon dos l’image souriante de Soraya.

J’adresse alors un baiser reconnaissant à mon guide spirituel et je vois ses lèvres me chuchoter un « bravo » qui m’émeut aux larmes.

Jacqueline O.

 

Sans peur et sans reproche - Véronique

L’ambiance était chaleureuse ce matin-là.

La petite famille constituée des parents, de leur fille ainée et du petit dernier avançait d’un pas calme mais décidé vers la plage.

Le coefficient de marée étant élevé, le père était confiant pour leur sortie pêche à pied du jour.

Il espérait rapporter dans son épuisette quelques belles crevettes ou des petits coquillages récupérés dans le sable mouillé.

L’excitation se lisait dans les yeux des enfants et se mêlait à la plénitude de l’instant présent et le rêve d’une pêche miraculeuse !

C’était un merveilleux cadeau offert par cette nature sauvage et généreuse !

Après distribution du matériel, épuisette pour les adultes et griffes pour les enfants, chacun repérait sa petite parcelle d’exploration et vaquait à son occupation avec sérénité.

… …

La mère avait accepté d’accompagner le père avec les enfants pour cette sortie pêche.

Ce n’était pourtant pas sa « tasse de thé » mais elle avait fait preuve de bienveillance pour ses enfants car leurs résultats à l’école s’étaient améliorés et leurs professeurs les avaient complimentés pour leurs efforts.

Quand elle leur avait annoncé qu’ils passeraient la journée à la plage pour pêcher à marée basse, ils étaient fous de joie ; et le père aussi !

Une fois sur la plage, chacun s’était adonné à son activité préférée : les enfants et leur mère à griffer le sol mouillé à la recherche de coques et le père à plonger son épuisette dans les trous d’eau pour récupérer de jolies crevettes.

Le temps passait et la marée remontait dangereusement, au point d’entourer la petite famille de manière insidieuse.

C’est la mère qui fut la première à sentir le danger et à relever la tête.

La main tendue vers ses enfants, elle appela son mari.

D’un pas rapide en sautillant au-dessus des vaguelettes qui les entouraient, la petite famille avait rejoint en riant les bords de la plage avec le matériel récupéré à la va-vite.

Elle avait bien vite oublié cette petite négligence car la journée avait été finalement, une très belle réussite !

Véronique C.

 

Sans peur et sans reproche - Kévin

Voir ce petit être candide
En voilà une raison de joie
Voir ce petit être serein
Voilà une source d’allégresse
Fêter ses premières réussites
Que de bonheur, félicité
C’est l’instant de plénitude.

Ses réconciliations, une délivrance
Son soutien, une chance
Ses suggestions, une source
Ses conseils, une force
Ses encouragements, un réconfort
Ses compliments, un trésor
Ses louanges, une mine d’or
Ses félicitations, un encensoir
Ses honneurs, une victoire.

Kévin S.

 

Sans peur et sans reproche - Eric

C’était un de ces jours où je me sentais rempli d’une bonne volonté. J’étais prêt à affronter toutes les contraintes, à les regarder droit dans les yeux avant que d’avancer irrémédiablement vers la vérité la plus nue. Je résolus donc de partir avec mon baluchon de certitudes, certes fragiles, mais enfin rien ne m’arrêterait. C’est avec une audace incroyable que j’achetais au distributeur mon ticket de métro à 1.70 € . Les usagers ouvraient des yeux éberlués, ils n’en revenaient pas. J’enchainais en souplesse et descendais les escaliers, puis je me montrais fort téméraire en montant calmement dans la rame. Il ne restait plus qu’à oser me faufiler à l’intérieur, et à me laisser transporter d’une station à l’autre. J’étais carrément bien. Et ce n’est pas sans un certain héroïsme que voyant un siège libre, je refusais de m’asseoir dessus, laissant la place à celui ou celle qui ne manquerait pas de m’en remercier le moment venu. J’étais certain d’arriver à mes fins. Je me sentais fort.

C’était un de ces autres jours, caractérisé par de grandes marques de sollicitude à mon égard. Cela commença dans la glace de la salle de bain, dans laquelle mon reflet me trouva fort beau et m’en fis le compliment. Puis sans que j’aie le temps de chercher à comprendre, il s’avéra que mon café fut particulièrement savoureux et mes tartines beurrées d’une qualité incontestable. Une fois dans la rue, je remarquai une multitude de signes des plus valorisants, me sentant notamment très flatté par l’absence manifeste de crottes de chiens sur le trottoir. Une telle marque de considération avait de quoi me faire perdre la tête, mais je la gardais froide en rejoignant le métro d’un pas légèrement chaloupé. C’est là que contre toute attente, je reçus la plus belle des récompenses : le portillon d’accès était en panne, ce qui me dispensait de devoir passer au distributeur pour acheter mon billet. En passant librement devant le préposé complice, non sans marquer mon état de grâce d’un majestueux port de tête, je saluai mon public et entendis logiquement quelques bravos nourris derrière moi. Je me sentais unique.

Eric R.

 

Sans peur et sans reproche - Eric

Il voulait affronter
Sa propre vérité
Il lui faudrait oser
Faire preuve de volonté.

L’audace en bandoulière
Le regard téméraire
L’héroïsme précaire
Il partait à la guerre.

Flatté par leur sollicitude
Et modeste par habitude
Il reçevait sa récompense
Et les bravos de l’assistance
Il encaissait des compliments
Qui s’ils étaient valorisants
N’étaient dits que pour l’occasion
Ephémère considération.

Eric R.

 

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