15 avril 2020

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Gaëlle Teyssier, Directrice du Conservatoire communautaire à Breuillet, vous propose une petite note pour découvrir de nouveaux horizons musicaux, de danse, de théâtre ou de cinéma.
© Les films de mon oncle

 

​​​​Préambule : « La petite note » n’a aucune ambition. Elle est née juste de l’envie de partager des moments de musique, danse ou théâtre pendant le confinement pour (re)découvrir, voir, écouter des artistes, des concerts classiques, jazz, des musiques de films, des extraits de spectacles de danse... Les variétés d’aujourd’hui ne seront pas abordées pusique vous pouvez déjà les entendre et les voir à la télé, radio..., mais nous vous proposons de prendre quelques minutes pour vous évader et partager en famille.

 

​​​Jacques Tati (1907-1982)

 

Réalisateur français le plus reconnu à l’étranger mais génie mal aimé du cinéma de l'hexagone, Jacques Tati recevra finalement un César en 1977 pour l’ensemble de son œuvre.

Ses films nous emmènent dans un univers de comédie où se mêlent le burlesque (Charlot, Buster Keaton), le mime, des personnages caricaturaux, la drôlerie, la naïveté le tout paré d’une extrême beauté visuelle.

 

Dans Jour de fête (1949), qui obtiendra le Prix du meilleur scénario à la Mostra de Venise en 1949 et le Grand Prix du cinéma français en 1950, il crée le personnage du Facteur qui rivalise avec la modernité américaine, ce qui dans le contexte de l’après-guerre était assez osé. Et même s’il se moque du monde moderne, en particulier de la technique, le regard qu’il porte sur l’humanité est toujours bienveillant.

 

 

Tous les habitants de Sainte-Sévère-sur-Indre (village dans lequel s’était réfugié Tati pendant la guerre) participent au tournage en gardant leur naturel à la demande de Tati, les enfants font des tours de manège quand bon leur semble et parmi ces figurants se trouvent également les techniciens de ses films qui étaient costumés pour être prêts à jouer au bon moment.

Jacques Tati utilise en permanence une technologie de pointe pour tourner ses films et Jour de fête sera le 1er film français en couleur mais il sortira sur les écrans en noir et blanc car les coûts inhérents au tirage des copies couleur étaient alors prohibitifs. Il faudra attendre 1995 pour enfin le voir en couleur.

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Suivront Les vacances de monsieur Hulot  (1953)​, Mon Oncle (1958) qui remporta l’Oscar du meilleur film étranger en 1959​, puis Play Time  1967), Trafic (1971) et Parade (1974)​.

 

 

 

 

Exigeant et méticuleux dans ses tournages, Jacques Tati est capable de refaire les prises de multiples fois pour des détails qui pourraient paraître insignifiants mais qui font toute la subtilité de ses films. Beaucoup de cinéastes, comme David Lynch et Terry Gilliam, saluent aujourd’hui l’influence de Tati sur leur cinéma.

 

La musique dans les films de Tati

N’oublions pas de parler d’un élément considérablement important pour Jacques Tati : la musique et la bande-son auxquelles il porte une extrême attention. Parmi les compositeurs citons Jean Yatove, Alain Romans, Franck Barcellini ou encore Francis Lemarque. Cette musique est tour à tour entraînante, contemplative, mélancolique, jubilatoire et souligne parfaitement chaque scène du film.

Dans sa biographie, Jean-Louis Scheffer précise : « Le gag de Tati n’est jamais venu de l’idée de savoir faire du cinéma drôle, mais comment vivre ensemble ».