Brétigny-sur-Orge

Exposition d'échantillons et de broderies perlées de Lunéville pour la Haute Couture, réalisés par Micheline Chollet-Houdy.

 

Micheline Chollet-Houdy, brodeuse d’art, lunevilleuse.
A la découverte d’une brodeuse de rêves... retour sur une carrière exceptionnelle.

Cette exposition est réalisée par les bibliothécaires, avec la complicité de Micheline Chollet-Hourdy, Vous admirerez les nombreux échantillons qui ont servi à la création de prestigieux vêtements de haute couture.

Micheline Chollet-Houdy est née le 14 décembre 1931 à Paris XIV°, dans une famille aisée. Son père est comptable financier à Gaz de France, sa mère est femme au foyer.

image Mathieu Desfemmes

À cette époque, on estime que les filles doivent connaître les différents travaux manuels pour bien élever leurs enfants, tandis que les garçons ont la possibilité de suivre des études supérieures.

Ainsi, après l’obtention de son certificat d’études primaires, Micheline entre à l’Ecole Professionnelle Saint Charles à Paris pour quatre années. Elle y obtient son brevet professionnel de « Broderie d’art » en 1948.

Elle apprend : la broderie blanche (linge de maison), la dentelle, la tapisserie, la passementerie (cordon, dentelle, frange, liseré, ruban), la broderie à la machine, et la broderie de Lunéville qu’elle choisit en spécialité.

Elle entre alors à l’atelier Point de Beauvais, où elle confectionne sur peau d’autruche ou de lézard, des gants et des chaussures. Elle travaille ensuite dans un autre atelier, où elle brode, sur des drapeaux destinés aux Anciens Combattants de la Guerre 1914-1918 « Honneur et Patrie » à l’aide de cannetille (fil de métal fin enroulé en spirale).
Enfin, elle se tourne assez vite vers la broderie à l’aiguille chez « Tout Main » qui crée des robes pour le prêt à porter de luxe.

Les perles et les paillettes deviendront alors son univers. Elle nous le fait partager aujourd’hui.

Quelques années plus tard, Madame Chollet intègre un atelier de broderie perlée pour la haute couture, et confectionne des robes du soir et des robes de mariées. On lui confie la création des dessins, et supervise le travail des brodeuses dont une partie des broderies est envoyée à Lunéville.

Madame Chollet soumet ses propres échantillons aux grands couturiers comme Guy Laroche, Louis Féraud, Christian Dior, Yves Saint-Laurent...

Après acceptation, elle a alors toute liberté d’exécution, y compris dans le choix des matières premières. Elle va alors broder à même la robe. Le couturier lui permet de réaliser ce travail chez elle. Elle utilise des diamants, des perles de culture, des strass ou plus simplement des brindilles, des pommes de pin, du crin de cheval. Elle contribue ainsi à l’élaboration d’une pièce unique de haute couture.

Madame Chollet-Houdy brode pour des clientes célèbres, comme Arielle Dombasle, la famille Lacoste et bien d’autres.

Les commandes sont variées. Elle travaille même sur des robes pour une comédie musicale. Les motifs qu’elle brode sont aussi très divers, des plus simples aux plus complexes ou fantasques. Une comédienne a souhaité par exemple la reproduction de la fontaine de Gaudi à Barcelone !

Si d’aventure, Micheline est dans les parages, n’hésitez pas à engager la conversation. Elle se fera une joie de vous en raconter encore plus sur le monde merveilleux de la broderie d’art !

 

UNE TECHNIQUE : LA BRODERIE DE LUNEVILLE

image Mathieu Desfemmes

La broderie de Lunéville est née en 1870 à Lunéville en Lorraine, lorsque Louis Ferry-Bonnechoux, brodeur et maire de la ville, imagine d’enfiler les perles à l’avance et de fixer le fil qui les tient en faisant un point de dentelle.

Cette technique de broderie s'exécute à l’envers, faisant dire que la brodeuse a « des yeux au bout des doigts ».
Il est possible de broder toutes sortes de matières : perles, paillettes, tubes... et sur n’importe quel tissu : cuir, mousseline de soie, tulle... On utilise également différents types de paillettes, sequins, et même pierres précieuses : il existe une infinité de coloris et de finitions (nacrées, irisées, orientales).

La technique au crochet dit "de Lunéville"

Il se compose d’un manche en bois terminé par une partie en laiton, dans laquelle est vissée la pointe. Sa taille varie selon la fourniture et le fil utilisés. L’ouverture de la pointe est toujours du côté de la vis, seul repère pour la brodeuse, lorsqu’elle tourne le crochet.

Le métier à broder

Support indispensable pour broder du Lunéville, il se compose de deux barres toilées. En général, le métier est en hêtre, sa longueur varie de 1m à 1m80. Pour ce qui est de la position face au métier à broder, il faut se tenir droit, à la hauteur de la barre toilée et l’avant-bras doit toujours être sur le métier.

Reproduire son motif en broderie perlée de Lunéville

Il faut travailler avec les deux mains, l’une au-dessus du métier à broder tenant le crochet, l’autre en dessous faisant avancer les perles préalablement enfilées sur la bobine de fil. Il faut également retourner régulièrement le métier à broder afin de vérifier la broderie : une belle broderie doit bien sûr être aussi agréable à regarder à l’endroit qu’à l’envers !

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