Tic-tac, tic-tac, c’est le temps élastique du confiné qui se dilate et se rétracte...

Dans trois jours, les écoles seront fermées, il est urgent de s’organiser et pour une fois ne pas confier les enfants à nos aînés. Travailler et préserver leur sécurité, leur quotidien assurer et les rassurer. Et déjà les réseaux frémissent : comment allons-nous les occuper ?!

Tic-tac, tic-tac, c’est le temps élastique du confiné qui se dilate et se rétracte...

Et nous y sommes... tous confinés ! “Maman ça veut dire quoi le confinement ? Et bien... Nous allons rester à la maison car...” Et plus loin : “Maman, je crois que j’ai peur !”. Respirer, respirer, tranquillement respirer : “ça va aller !”

L’école va démarrer dès que nous aurons accès à ce fichu ENT ! Les bureaux sont nettoyés, il faut bien s’adapter, s’installer dans ce qui sera sans doute un temps long. Et professionnellement se réinventer.

Tic-tac, tic-tac, c’est le temps élastique du confiné qui se dilate et se rétracte...

C’est un nouveau rythme à accepter, rester connecter à nos amis, à nos alliés, ceux du quartier, la famille espagnole confinée et rester attentive à l’évolution à Yaoundé, s’enquérir, toujours, de leur bonne santé.

Confinés, confinés, restons disciplinés ! Même si le printemps surgit, nous invitant à de douces virées. Nous réécrivons nos calendriers, réinventons nos façons de communiquer. Un nouveau rendez-vous rapidement vient s’ancrer : sur le pas de la porte, à 20H, nos héros à célébrer.

Tic-tac, tic-tac, c’est le temps élastique du confiné qui se dilate et se rétracte...

Des heures et des jours égrenés. Ne pas les compter, espérer sans désespérer, rester alertes sans trop procrastiner [ni s’empiffrer*]. L’horloge un peu moins affolée... Respirer... Respirer... Tranquillement respirer.

Puis l’élastique te claque au nez... Elle est infectée, elle, seule et à l’autre bout de la ville enfermée. A la panique ne pas céder. Mais comme tu rêves dans tes bras de la serrer.

Tic-tac, tic-tac, c’est le temps élastique du confiné qui se dilate et se rétracte...

Déjà une semaine comme en apnée. Toujours confinés. Surtout se surveiller en tâchant de ne pas psychoter. Brancher la télé et pleurer cette Terre endeuillée. Une admiration pour ce corps médical épuisé et de la gratitude pour tous ceux qui permettent encore à nos pays de tourner. Une semaine à se sentir inutile et isolée. Restons confinés pour préserver chacun, et nos aînés.

Et puis... se reconnecter... à sa vérité. Continuons à partager... nos mots, nos pensées dénudées, non par fierté, mais juste pour se sentir, par la pensée, reliés. Prendre la mesure de nos erreurs et tous les soirs à nos fenêtres, sur le pas de nos portes, à 20H, réveiller notre humanité.

Sand

*Note de l’auteur

 

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