Ma plume court à toute vitesse. J’adore ce moment privilégié où le silence se fait dans la maison et dans ma tête. Je préfère le matin à la fraîche. Le soleil s’invite à ma fenêtre et me caresse la nuque. Je caresse les touches de mon clavier.
Et c’est délectable de sentir les touches sous mes doigts. Je caresse, dis-je ? Non, non, je suis trop pressée. Je tape gaiement.
Mais cela n’a pas toujours été le cas. Il y a quelques mois, rien ne sortait. Je me forçais à écrire une histoire. Un truc qui se passe à Venise. Et ça me paraissait laborieux. J’enrageais et m’entêtais. Puis j’ai lâché l’affaire.
Et depuis le confinement, j’ai retrouvé l’envie, comme par magie. C’est délicieux. Aujourd’hui, j’ai une fringale de lire et d’écrire. Je deviens boulimique. Tout est prétexte à écriture. Mais je me discipline et n’écris que le matin. Toute la journée, ça serait vraiment trop. Et pour des raisons pratiques, il m’est impossible de rester visser à mon ordinateur.
J’ai des rituels de plume bien sûr ! J’écoute un peu de musique avant de prendre la plume. Pavarotti de préférence. Cela me met en joie. Et je monte les escaliers vers « mon grenier », mon refuge où m’attend mon doudou ordinateur. Avant mes pas étaient lourds. Aujourd’hui, je les grimpe comme un cabri. Parfois, je prends la plume, un stylo et j’écris dans un carnet. Rarement sur des feuilles blanches qui s’envolent et se perdent.
J’allume une bougie. Comme je vois rarement le temps passer, je mets une alarme sur mon téléphone. Et hop, je me mets à taper : mon journal de confinement d’abord, puis je vaque sur internet suivant l’envie. Je pioche dans ce qui m’inspire.
J’ai compris qu’il ne servait à rien de se forcer en matière d’écriture. Ça dépend de l’instant présent. Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas ! Mais quand l’inspiration vient, c’est comme un fleuve qui coule. Tout semble si facile. Je descends la pente de l’écriture à toute vitesse même si je n’ai jamais été une grande adepte de ski. Je ne risque rien. S’il y a chute, elle ne sera pas douloureuse.