Le bonheur, c’est toujours pour demain,
Chante le poète.
Mais demain, que sera le bonheur ?
Serrer nos proches dans nos bras ?
Nous ne le pourrons pas.
Mais nos yeux pleins de larmes brilleront du bonheur de les retrouver.
Aller au cinéma ?
Nous ne le pourrons pas.
Mais flâner sur les boulevards, et, à bonne distance,
Se faire une toile, le visage caché, tel le Vengeur masqué...
Dîner au restaurant ?
Nous ne le pourrons pas.
Mais partager, entre amis, un bon repas,
Autour d’un barbecue au jardin,
Et trinquer en levant nos verres
À la santé de ceux qui sont et seront guéris,
Par la grâce de tous ceux qui, tendrement, les ont soignés
Et les soignent encore.
Faire du shopping, traîner dans les boutiques,
Chauffer la carte bleue ?
Nous ne le pourrons pas.
Moral retrouvé mais finances en berne...
Mais, au fond, toutes ces choses futiles, inutiles,
En avons-nous vraiment besoin ?
Nous ont-elles manqué ?
Comme le dit un sage :
Nous arrivons sans rien, et repartons sans rien...
S’étaler sur la plage, se dorer au soleil ?
Nous ne le pourrons pas.
Mais marcher dans le vent, humer l’air des campagnes,
Courir dans les forêts, méditer au soleil
Pour mieux nous retrouver.
Aller au bout du monde
À bord de grands oiseaux mangeurs de kérosène ?
Nous ne le pourrons pas.
Mais rêver de voyages, admirer nos photos,
Se souvenir de nos belles rencontres
Ou découvrir, sur écran, les lointains,
Lire les beaux récits d’auteurs pleins de talent,
Pour épouser la beauté de ce monde
Que l’on se doit, plus que jamais maintenant,
De préserver.
Oui, de cela demain sera fait.
Pour nous, pour nos enfants, ne pas désespérer,
Croire en nous, en notre humanité,
Croire au bonheur retrouvé.
Alméria
4 mai 2020